Le bon plan de la semaine de Sébastien Broquet : Tangerine Dream pour faire planer Le Sucre

Le bon plan de la semaine de Sébastien Broquet : Tangerine Dream pour faire planer Le Sucre

Tangerine Dream, sans son fondateur Edgar Frœse, décédé, vient fêter les cinquante ans de la parution de son album fondateur, “Phædra”, avec un concert au Sucre.

Un groupe peut-il garder son essence, son âme, sans aucun de ses membres originels ? Ce n’est pas un sujet pour le baccalauréat de philosophie, ni une question théologique ; mais une interrogation légitime pour tout amateur de krautrock et de musique planante, alors que dans la programmation du Sucre cette semaine surgit le nom de Tangerine Dream. 

Légendaire, le nom : fondé en 1967 par Edgar Frœse, qui en restera le leader jusqu’à sa mort en 2015, ayant connu nombre de changements de personnel tout en comptant des gens aussi influents que Klaus Schulze en son sein lors de ses meilleures années — les 1970’s —, Tangerine Dream a durablement influencé les scènes électroniques, ambient, rock planant et expérimentales, avec quelques albums devenus des pierres angulaires tel ce “Phædra” paru en 1974 sur le label de Richard Branson, Virgin Records. 

Disque suivi d’un concert devenu légendaire dans la cathédrale de Reims, qui calma durablement le clergé sur une possible annexion à son profit de renouveau spirituel hippie : on fuma énormément de haschich, on baisa aussi ce soir-là dans les travées d’un bâtiment qui dû être ensuite purifié puis re-sacralisé dans les règles… L’église préférerait l’oublier, mais la mythologie rock en a fait l’un de ces moments épiques, d’autant que l’icône diaphane Nico, échappée du Velvet, ouvrait les festivités ce soir-là.

William Friedkin fera par la suite appel au groupe pour composer la bande originale de son “Sorcerer”, magistrale, leur ouvrant les portes d’Hollywood. De multiples albums et d’autres musiques pour le cinéma et les jeux vidéo (“Grand Theft Auto V”) suivront au fil des années, avec des formations sans cesse renouvelées, où l’on ne sait plus très bien qui est membre ou invité ponctuel (lire à ce sujet l’ouvrage de Emmanuel Saint-Bonnet, “Tangerine Dream - Les Visiteurs du son”, paru aux éditions Le Mot et le Reste), jusqu’à la mort de Frœse, donc — d’une embolie pulmonaire le 20 janvier 2015 —, qui avait décidé de léguer son héritage, ses bandes et le nom de Tangerine Dream à Thorsten Quaeschning. 

Lequel avait rejoint l’aventure en 2005 et s’était par la suite vu confier la direction musicale du groupe en 2013. Ce musicien berlinois venu du classique porte désormais Tangerine Dream sur ses épaules, œuvrant actuellement en trio — avec la violoniste japonaise Hoshiko Yamane (présente depuis 2011) et l’Allemand Paul Frick, arrivé en 2020. 

Ce sont ces trois-là qui viennent fêter les 50 ans de “Phædra” et rejouer ce grand classique. Avec l’âme et l’inspiration de Frœse et de ses deux acolytes à l’époque, Peter Baumann et Christoph Franke ? Réponse à l’issue du concert.

Tangerine Dream

Où ? Le Sucre ; 50 quai Rambaud ; Lyon 2e

Quand ? Jeudi 16 octobre à 18h30 

Combien ? 28 euros ; réserver sa place

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